Ces moments qui comptent Cavin

Dans la vie, il y a des moments qui comptent.

Le livre de Chip Heath et Dan Heath sur ce sujet nous donne des pistes pour que les expériences vécues laissent une trace mémorable.

Dans les lignes qui suivent, je vous présente les grandes lignes de leur ouvrage et ce que cela peut impliquer pour l’Église.

 

Sommaire :

  • Les quatre types de moments clés
  • Ces moments qui comptent dans l’Église
  • Pistes pour prolonger la réflexion
  • Créer des jalons
  • 10 pistes pour créer des moments mémorables
  • Conclusion

Dans les organisations on est soumis à des objectifs. Tout est dans l’objectif. Mais pour l’être humain, tout est dans les moments.

Les quatre types de moments clés

 

  1. Les moments d’élévation : Des instants extraordinaires qui s’élèvent au-delà du quotidien et qui provoquent un sentiment de délectation exceptionnel.
  2. Les moments de révélation : C’est une prise de conscience profonde qui transforme durablement notre vision du monde. Il y a un avant et un après.
  3. Les moments de fierté : Ce sont des instants de grande fierté où nous nous montrons sous notre meilleur jour.
  4. Les moments de connexion : De grands moments sociaux durant lesquels nous nous connectons aux autres pour vivre un temps unique, rassembleur et mémorable pour soi et pour le groupe.

Ces moments qui comptent dans l’Église

 

En Église, nous pourrions nous poser la question de ces moments qui comptent. Est-ce que les événements, services proposés visent à être mémorables ? Est-ce que la préoccupation des responsables d’Église, ministres et autres organisateurs est celle d’offrir des instants qui marqueront durablement le participant et la communauté ?

Est-ce que l’Église cherche à offrir des moments qui laisseront une trace extraordinaire ?

La réponse n’est pas évidente à donner car la répétition de certains services comme les cultes et autres rencontres régulières a tendance à s’intégrer dans des habitudes maitrisées, connues, banalisées. Surprendre en réfléchissant à offrir chaque semaine un moment mémorable est probablement illusoire.

Cependant, c’est bien dans cette répétition de services et au coeur des habitudes que peuvent surgir à tout instant des moments de révélation, d’élévation, de connexion ou de fierté.

Pistes pour prolonger la réflexion

 

  1. Moments d’élévation : Qu’est-ce qui pourrait offrir un sentiment de délectation, de joie intense qui sorte de l’ordinaire ? Un concert, un repas, une rencontre, une activité unique ?
  2. Les moments de révélation : Comment et quand proposer des actes renforçant des prises de conscience. Qu’en est-il des témoignages, des moments déclics dans la foi, de ces instants de conversion, de révélation ? Comment leur donner une légitimité et une visibilité ?
  3. Les moments de fierté : Valoriser les membres de la communauté, les remercier, les féliciter pour des engagements à venir ou passé. Anniversaires, diplômes, récompenses. Soyons fiers de qui ils sont et montrons-le leur !
  4. Les moments de connexion : Mariage, confirmation, cérémonies d’adieux, après-cultes, fêtes paroissiales, les moments de se réunir pour se connecter les uns aux autres sont nombreux. Comment peut-on faire perdurer ces souvenirs communs dans le temps ?

Créer des jalons

 

Les moments de transitions sont des occasions uniques pour créer de grands moments mémorables. Changement d’école, de travail, mariage, naissance, retraite, promotion, tout au long de la vie on aime « marquer le coup », poser des jalons.

Ces moments sont comme des bornes indicatrices le long de votre chemin. Elles marquent votre passage. Ce sont des jalons qui rappellent que vous êtes passé par là. Il y avait un avant et il y a un après. Enfin, il y a des jalons que l’on ne maîtrise pas, ce sont de grands passages à vide. Loin des pics d’émotions positives, ce sont des pics d’émotions négatives, des crevasses où l’on se sent comme « au fond du trou ». Epreuve, douleur, anxiété, tristesse, dépression, ces puits doivent être comblés. Avancer n’est plus possible jusqu’au jour où ! vous pourrez marquer d’une pierre blanche la fin de votre épreuve. Là encore, un jalon, un moment mémorable de votre existence.

L’Église se trouve être présente à chacun de ces types de moments. Transition, pics de bonheur ou de tristesse, elle est présente et se tient aux côtés de ses membres. Elle est invitée à « embrasser » le moment du croyant et à renforcer ce vécu en créant des moments qui comptent « sur mesure » pour que chaque sentier de vie soit marqué d’autant de bornes (ces instants qui comptent) que possible.

La Bible, un reccueil de moments mémorables

À la réflexion, la Bible est un reccueil d’événements mémorables. Chaque récit, chaque témoignage, chaque passage nous a été transmis pour que nous nous souvenions. En se plongeant dans les Évangiles, on y découvre la vie de Jésus et de ses rencontres. Rencontres qui se sont toutes transformées en instants inoubliables pour chacuns des protagonistes : disciples, pharisiens, romains, observateurs. La force de ces récits est qu’ils conservent toute leur pertinence encore aujourd’hui. Et bien plus encore : ils sont suffisament inspirant pour créer, parfois, des instants mémorables dans nos vies.

L’histoire de l’Église regorge de moments mémorables. Nos paroisses en sont imbibées. En sommes-nous conscient ? Avons-nous prit le temps de revisiter l’histoire de nos communautés à travers ces événements marquants qui restent gravés dans nos mémoires ?

Nos vies de croyants aussi sont traversées par des souvenirs d’instants uniques… quels sont les vôtres ?

10 pistes pour créer des moments mémorables

1 – Renforcez l’attrait sensoriel

Monter le volume de la réalité en lui donnant un aspect différent à travers la sollicitation des 5 sens.

2 – Augmentez les enjeux

Se méfier de la force du « raisonnable » qui est une privation d’âme. Ajouter un élément défiant et engageant.

3 – Casser le script

Surprendre est facile et peu coûteux. C’est une surprise stratégique. Mais pour casser le script, il faut d’abord le comprendre…

4 – Buter sur la vérité

C’est une prise de conscience soudaine que vous n’avez pas vu venir et dont vous savez viscéralement qu’elle est juste.

5 – Se dépasser pour parvenir à une révélation

Se dépasser c’est se placer soi-même dans une situation où l’on s’expose à un risque d’échec. Souvent, ce sont les autres qui poussent à nous dépasser. Un risque est un risque et les risques ne sont pas toujours payants. Ce que promet le dépassement de soi n’est pas le succès, c’est la connaissance de soi.

6 – Honorer les autres

Le plus simple moyen de créer des moments de fierté pour les autres est de les mettre en valeur. Le style importe peu mais l’important, c’est l’authenticité : « J’ai vu ce que vous faisiez, et je trouve ça bien. »

7 – Multiplier les jalons

Grâce à des jalons multiple, nous transformons une longue course indistincte en la truffant de nombreuses « lignes d’arrivée » intermédiaires. En nous dépassant pour atteindre chacune de celles-ci, nous ressentons une bouffée de fierté et une décharge d’énergie qui nous poussent jusque’à la suivante.

8 – Pratiquer le courage

On ne peut pas fabriquer « des moments de courage ». Mais on peut pratiquer le courage de manière à être prêt au moment où il en faudra. Comme Mark Twain l’a dit : Le courage est la résistance à la peur, la maîtrise de la peur – pas l’absence de peur.

9 – Forgez une signification partagée

Le but l’emporte sur la passion. Le meilleur conseil n’est pas « Poursuivez votre passion ! » mais « poursuivez votre but! ». La passion est individualiste. Elle peut nous donner de l’énergie, mais elle nous isole aussi, car ma passion n’est pas la vôtre. Au contraire, un but est quelque chose que les gens peuvent partager. Il peut souder les groupes.

Comprendre la nature véritable de votre contribution vous permet de dépasser votre liste de tâches. Comprendre le but de ce travail laisse place à l’innovation et à l’improvisation.

10 – Approfondissez les liens

Nos relations sont plus solides quand nous sentons que nos partenaires sont réactifs à notre égard. La réactivité recouvre trois choses :

  • Compréhension : Mon partenaire sait comment je me vois moi-même et ce qui est important pour moi.
  • Validation : Mon partenaire respecte ma personnalité et mes désirs.
  • Bienveillance : Mon partenaire m’aide à satisfaire mes besoins par des gestes de soutien actif.

Conclusion

 

Au final, le défi réside, pour l’Église et pour toute organisation dans l’intentionnalité. La question clé étant :

« Comment pourrais-je donner l’occasion d’ajouter un moment qui compte à son/leur existence ?

Les albums photos regorgent de « moments qui comptent ». Et s’ils ne sont pas immortalisés de la sorte, on les raconte encore et encore au coin du feu et au détour d’une conversation.

Quels sont ces événements qui ont comptés pour vous ? Et pourquoi l’Église ne relèverait-elle pas, elle aussi, à son tour, ce magnifique défi de créer des moments qui comptent et qui façonneront l’existence de nombreuses personnes.

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