Géopolitique émotion

Un monde guidé par l’émotion ?

En communication et en marketing, il est toujours très utile de connaître sa culture et son environnement. C’est cette envie d’en savoir un peu plus sur les enjeux qui traversent notre société qui m’a poussé à me plonger dans cet ouvrage. Grand bien m’en a pris ! 

L’auteur, Dominique Moïsi, trace les grandes lignes émotionnelles qui affectent les populations et les dirigeants des diverses parties du monde. Cette lecture nous permet de lire les événements mondiaux que l’on traverse avec un autre regard. Un regard où l’émotion est la clé de compréhension. 

En marketing et en communication, tout se joue autour des émotions. Dans notre société occidentale les besoins vitaux sont comblés. Ce ne sont donc pas les besoins que l’on cherche à couvrir, mais bien des désirs. Et qui dit désir, dit émotion.

Géopolitique de l’émotion

Dans son ouvrage, l’auteur met en avant trois émotions clés. L’espoir, l’humiliation et la peur sont des émotions intimement liées à la notion de confiance. 

  • L’Espoir est l’expression de la confiance. Il se fonde sur la conviction qu’aujourd’hui est meilleur qu’hier et que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. 

Ils en parlent

Article dans Le Monde

Présentation de l’ouvrage

Podcast sur France culture

Interview vidéo sur l’INA

  • L’humiliation est la confiance trahie de ceux qui ont perdu espoir dans le futur. Lors que le contraste entre les frustrations et un passé glorieux et idéalisé devient trop fort, le sentiment d’humiliation s’installe
  • La peur enfin est l’absence de confiance. Vivre sous l’emprise de la peur, c’est non seulement s’inquiéter du présent mais attendre du futur encore plus de dangers.

La thèse avancée est qu’en Europe, nous vivons sous le régime de la peur. Une peur double. Peur de perdre ce que nous avons. Et peur de perdre nos repères et notre raison d’être. La peur, au mieux, est un avertisseur qui nous pousse à nous dépasser et qui engendre de l’espoir.  Au pire, la peur excessive, fige et devient dangereuse. Les interactions avec les autres disparaissent, c’est le repli sur soi. C’est un sentiment d’angoisse qui s’installe.

Quels impacts pour la communication et le marketing ?

Si la peur de perdre ses possessions et la peur de perdre son identité est l’atmosphère qui prédomine en Europe, comment pouvons-nous répondre à ces peurs ?

Comment les produits et services peuvent-ils apporter un début de réponse ? 

Est-ce que le message que l’on émet va provoquer une émotion d’espoir en un avenir meilleur ? Est ce que l’on offre des produits et des services qui deviennent des repères rassurants et pérennes. Des marques auxquelles on peut faire confiance et qui traversent les époques et qui survivent aux circonstances et aux changements de société. Est-ce que l’on offre des produits et des services qui renforce le sentiment d’appartenance à un groupe en renforçant « la signature » de chacun ?

En bref, nos stratégies marketing dévoilent-elles des messages porteurs d’espoirs, une image d’un service ou d’un produit de confiance… et bien plus encore nos services ou produits vont-ils renforcer l’identité de l’utilisateur ou du bénéficiaire ?

En définitive, trois mots-clés qui résument les attentes de tout prospect et client : 

Espérance – Confiance – Bénéfice 

Des stratégies marketings ancrées sur les émotions

Si la réponse classique est qu’en consommant tel produit ou tel service, nos aspirations profondent seront comblées, alors nous nous illusionons. Bien entendu, que nous mettons notre confiance dans les promesses faites par les entreprises. Bien entendu, que nous attendons des bénéfices ou un apport bénéfique à nos vies. Et bien entendu, que la soif de posséder nous apporte une espérance dans une vie meilleure.

Mais, il faut aussi le reconnaître. Tout cela n’est que du vent.

Un objet, un service, une application, tout est éphémère. Ephémère car tout peut toujours disparaître. On peut être déçu des promesses non tenues ou encore, on peut changer de fournisseur car le concurrent nous promet mieux. Et, bien entendu, on peut se lasser. Que dire encore des achats impulsifs !

Bref, les promesses des agences publicitaires sont bien difficile à tenir sur le long terme. Elles ne peuvent s’engager que par le biais des émotions et des désirs du client. Voir deux articles intéressants sur le dopamine marketing ou le marketing émotionnel.

10 grandes émotions clients

Des émotions qui interpellent l’Église

Comment l’Eglise peut-elle faire face à l’aspiration légitime et universelle d’espérance, de confiance et d’amélioration de sa condition humaine ?

En tout cas pas en entrant dans une guerre marketing. La foi n’est pas un produit, ni un service et encore moins un objet de consommation. La foi, la spiritualité est quelque chose d’iné qui se trouve déjà en possession de chacun.e. La foi n’est pas une chose que l’on achète ou même que l’on possède.

La spiritualité, la foi est là en chacun.e. L’Eglise peut être une place pérènne, visible et accessible dans laquelle tout le monde est accueilli. Indépendamment de ses besoins, émotions, envies, attentes. Un lieu « hors du monde mercantile », un lieu de ressourcement où on peut se revisiter. Prendre le temps de s’accueillir soi-même avec ses propres questions, besoins, attentes, aspirations.

  • Un lieu où l’on apprend la confiance en soi, à Dieu et aux autres (plutôt qu’aux choses).
  • Un lieu où l’on accueille l’espérance placée en l’Autre, en Dieu et en soi.
  • Un lieu où l’on accueille un bénéfice impalpable et non mesurable qui nous affermi intérieurement.

Apporter  » Espérance – Confiance – Bénéfice « 

Telle pourrait être la vision de l’Eglise.

 

Quelques citations tirées de l’ouvrage

La peur est l’absence de confiance. Vivre sous l’emprise de la peur, c’est non seulement s’inquiéter du présent mais attendre du futur plus de dangers encore.

Lorsqu’on se sent humilié, c’est généralement qu’on a perdu le contrôle de sa propre vie. 

La peur est une réponse émotionnelle à la perception d’un danger imminent, réel ou exagéré. Elle induit un réflexe de défense, qui révèle et reflète l’identité et la fragilité d’une personne, d’une culture ou d’une civilisation à un moment donné. 

Philippe Cavin - à propos

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